Les Tsingy rouges

"Les cheminées des fées"

Les Tsingy rouges de Diego Suarez, Madagascar

45kilomètres d'asphalte, 18 kilomètres de piste de sable rouge, poussiéreuse et cahoteuse, c'est le prix à payer pour découvrir un des sites touristiques les plus impressionnant de la région nord : les Tsingy Rouges.

Le plateau de Sahafary culmine à 200 mètres d'altitude. Ce quadrilatère de 17 kilomètres de long sur 7 de large est une savane herbeuse, où pousse ici et là quelques mokotro (palmiers), tamarins et orange des singes qui font le régal des gardien de zébus accablés par la chaleur. Ces derniers, pour garantir à leur zébus des zones de pâturages suffisantes, ont brulé la forêt originelle, laissant la place à un sol dénudé, peu à peu attaqué par le long travail d'une érosion inéluctable.

Les Tsingy rouges de Diego Suarez, Madagascar

A l'origine, c'est une petite excavation de quelques centimètres, une petite zone déprimée en forme d'hémicycle qui commence à s'agrandir. Puis les fissures se forment, s'élargissent, jusqu'à ce que se détachent des pans entiers de parois, pour laisser apparaître une petite gorge qui deviendra un véritable ravin ou encore un canyon de plus d'un kilomètre. Ce sont les Sakasaka.

Mais le plus impressionnant encore se trouve en bas de ces canyons. L'eau de pluie s'infiltre facilement à travers ce sable ocre rouge. À plusieurs dizaines de mètres plus bas, elle rencontre une couche plus dure, presque imperméable, un grès-marneux. Elle va alors s'infiltrer malgré tout, lentement, finissant par éroder cette roche compacte. On parle alors de massif karstique. Le sable fin de surface va très rapidement être déblayé avec l'avancée du canyon, laissant apparaître ce massif, dont la formation est appelée par les géologues « cheminées des fées ».

Ressemblant à ses voisins de l'Ankarana mais non plus aiguisées comme des couteaux. Avec des formes arrondies, fantasmagoriques, c'est tout naturellement qu'ils finirent par prendre le nom de Tsingy. Le sable rouge, encore mélangé à ce mélange de gré-marneux, leur donnant des teintes différentes, suivant les heures de la journée.

Les Tsingy Rouges étaient nés…

Texte : Peter Gregor
Photos Pierre-Yves Babelon
Remerciements à Grand Hotel Diego Suarez, Evasion sans Frontière

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