
C'est dans cette partie septentrionale de l’île que Madagascar a sa plus petite largeur, et il en résulte une forte concentration des pôles d’intérêt. Il n’est pas hasardeux d’affirmer que la Côte des Iles Vierges dont elle fait partie possède parmi les plus beaux sites du pays. Longtemps enclavée, cette région répondant au doux nom de Diana (acronyme de Diego, Ambilobe, Nosy Be, Ambanja) a toujours ressenti l’appel du large. La dominante balnéaire de son tourisme est très marquée, mais c’est ici aussi que l’un des meilleurs atouts de la Destination Madagascar s’érige en évidence : l’alliance d’un remarquable environnement marin avec un milieu terrestre et une biodiversité souvent exceptionnelle.
Une ville chargée d’histoire où yéménites, somalis, comoriens, arabes, chinois, indiens, pakistanais et européens cohabitent avec les populations malgaches, en majorité antakarana et sakalava. L’architecture coloniale y est encore très présente. De la place Joffre où finit notre journée nous jouissons d’une vue imprenable sur le troisième port de Madagascar. C’est à ce moment que commence le Diego by Night avec ses dégustations de brochettes sur les trottoirs. De nombreux restaurants, bars et discothèques sont là pour animer l’ambiance typique de la ville parfois jusqu’au bout de la nuit.
Départ vers le Sud par cette route nouvellement refaite qui permet de rejoindre la capitale. Après avoir bifurqué vers Joffreville, un petit village d’architecture créole ressemblant à s’y méprendre à son voisin des hauts de La Réunion, nous visitons La Montagne d’Ambre, premier Parc National institué à Madagascar en 1958. Culminant à 1475 mètres d’altitude, nous y observons cascades, lacs, ainsi q’une végétation luxuriante due à une pluviométrie exceptionnelle.

Un immense éboulis...
Plus loin nous rejoignons par une piste pas toujours praticable les « Tsingy Rouges », une merveille de la nature. Ces cathédrales constituées de grès, de marne et de calcaire, sont le fruit de l’érosion. Le spectacle de ces Tsingy de couleur rose érigés au fond d’un canyon est tout simplement féerique.
Avant de rejoindre Ambilobe, nous nous arrêtons à la Réserve de l’Ankarana. Une faune très riche nous permet d’observer quelques espèces de lémuriens comme le Lémur Coronatus, le Lemur Fulvus, le Lepilemur et le Hapalemur. Des Tsingy érodés par la pluie et l’eau sculptant des fissures horizontales et verticales donnent l’impression d’un immense éboulis, le tout au milieu d’une végétation luxuriante.
Entre Ylang et cacao...
Nous reprenons la direction d’Ambanja par une très belle route bordée de prairies ou de cultures d’ylang-ylang, de poivre, de café, de vanille et de cacao typique de cette région bénéficiant d’un microclimat permanent et d’une pluviométrie nocturne. C’est d’Ankify, paisible petit village de pêcheurs que partent les bateaux reliant la « Grande Ile » à Nosy Be. De nombreux bateaux navettes et bacs transportent régulièrement passagers, ravitaillement et automobiles. Nous découvrons bien sûr les nombreuses îles avoisinantes, petites parcelles de paradis avec leurs plages de sable blanc.

D'un ilôt à l'autre...
Nosy Komba, l’île aux lémuriens, est la plus grande avec un sommet culminant à 622 mètres. On y découvre une des plus anciennes plantations d’ylang-ylang, de poivre et de vanille. Au village d’Ampangorina l’activité touristique est intense. Des guides locaux nous emmènent voir le Lemur Macaco, les caméléons, les tortues, les serpents, ainsi que de l’artisanat sur bois et les célèbres nappes brodées, typiques de la région. Nous reprenons la mer jusqu’à Nosy Tanikely (la petite terre), îlot devenu une réserve marine, pour y découvrir une faune aquatique de toute beauté. Pique nique, baignade et farniente avant de repartir vers le port d’Hellville, la capitale de Nosy Be (la grande île).
Sable et corail...
Hellville, la capitale de Nosy Be n’a qu’une rue principale mais elle est très animée. Architecture coloniale du début du siècle, marché couvert, nombreux commerces et restaurants. Au mois d’Avril le Festival « Donia » y réunit les plus grands artistes de musique tropicale de l’Océan Indien. Nous prenons la route vers le nord et Djamanjary, où nous découvrons une ancienne usine sucrière et un réseau ferroviaire d’époque qui servait au transport de la canne à sucre. C’est là qu’était fabriqué jusqu’à il y a encore quelques années, un des rhums les plus populaires de Madagascar.
A Ambarao, une pirogue nous fait traverser en quelques minutes jusqu’à Nosy Sakatia (l’île aux orchidées). Un subtil mélange de sable, de rochers et de corail sous des eaux limpides, mêlé d’une végétation luxuriante, en fait un décor tropical de rêve. A Ambohibe au sud de l’île culminant à 137 mètres, vivent les « fanihy », chauve-souris géantes ainsi que le plus petit caméléon du monde ne mesurant pas plus d’un centimètre, paradoxe de la nature.
Ne pas déranger !

Plus au nord en longeant la côte et après avoir traversé de nombreux villages aux jardins fleuris, nous bifurquons sur une piste qui nous mène au Mont Passot. Du haut de ses 329 mètres d’altitude, il nous offre un panorama allant de la côte jusqu’aux anciens cratères volcaniques devenus aujourd’hui des lacs.
Nous continuons jusqu’à la plage d’Andilana, une des plus belles et plus grandes de l’île. La marée basse nous dévoile ses immenses bancs de sable. C’est ici que nous prenons le bateau pour traverser la baie de Befotaka. Nous faisons escale sur Nosy Fanihy, l’île sainte. Un îlot désert et sacré abritant les sépultures de princes Sakalava de la région. Seules les vagues venant s’échouer sur un immense banc de sable et de coraux viennent déranger les sternes venus chercher ici comme nous un peu de tranquillité.
Poussières d'îles...
Dans un rayon que l’on pourrait – très arbitrairement ! – situer entre Nosy Lava la plus septentrionale des Mitsio et les îles Radama au Sud, la côte Nord-Ouest se prête à la croisière à voile et aux excursions marines dans des conditions idéales pratiquement toute l’année, avec peut-être une petite exception pour les mois de février et mars. Protégée de la grosse houle par la Grande Terre, la mer est belle et la navigation se fait par les vents thermiques.

D'un ilôt à l'autre...
Grande Mitsio, Nosy Iranja, Ankarea, les Quatre Frères, Tsarabanjina l’île-hôtel… plusieurs jours peuvent peiner à suffire pour le farniente d’une île à l’autre dans l’Archipel des Mitsio sur fond de plongée, de pêche, et de bivouac. Parmi les îlots-satellites immédiats de Nosy Be et de son site de cratère qui lui confère son cachet si particulier, Nosy Tanikely possède une faune marine exceptionnelle et ses fonds sont classés Réserve. Pour la petite histoire l’île n’a qu’un habitant, Omar, ancien gardien de phare. Ce Robinson des temps modernes accueille les touristes, vend de l’artisanat confectionné par sa femme, et apparemment n’a pas le temps de s’ennuyer sur son île paradis.
Grande Mitsio, Nosy Iranja, Ankarea, les Quatre Frères, Tsarabanjina l’île-hôtel… plusieurs jours peuvent peiner à suffire pour le farniente d’une île à l’autre dans l’Archipel des Mitsio sur fond de plongée, de pêche, et de bivouac. Parmi les îlots-satellites immédiats de Nosy Be et de son site de cratère qui lui confère son cachet si particulier, Nosy Tanikely possède une faune marine exceptionnelle et ses fonds sont classés Réserve. Pour la petite histoire l’île n’a qu’un habitant, Omar, ancien gardien de phare. Ce Robinson des temps modernes accueille les touristes, vend de l’artisanat confectionné par sa femme, et apparemment n’a pas le temps de s’ennuyer sur son île paradis.
Nosy Komba l’île aux Lémuriens est aussi un lieu d’adoration des anciens souverains, et les touristes peuvent repartir avec les superbes broderies proposées par les villageoises. Nosy Iranja est l’endroit préféré des tortues de mer pour déposer leurs œufs tandis que Nosy Sakatia est le « coin » idéal pour la pêche sportive. Ceux qui veulent aller encore plus loin ne seront pas à court de combinaison pour composer leur itinéraire. Le choix est vaste avec notamment Nosy Mamoko et son village de pêcheurs, Kisimany aux airs d’Amazonie en miniature, la Baie des Russes, les îles Radama et leurs eaux couleur émeraude. La croisière se dote alors d’une dimension parallèle toute aussi intéressante, celle d’un voyage au cœur des immémoriales traditions sakalava.
Texte : Thompson Andriamanoro
Photos Pierre-Yves Babelon
Remerciements à Evasion sans Frontière