"L'extrême Sud de Madagascar"

Cap Sainte Marie ou "Tanjona Vohimena" et ses falaises. C’est ici que se rencontrent les deux océans : l’Océan Indien et le Canal du Mozambique. Un phare fonctionnel prédomine cette mer balayée par un vent violent permanent et qui n’aura plus d’autre rivage que les Terres Australes et le Pôle Sud. Le spectacle de la migration des baleines à bosses de juin à octobre y est féérique. Nous sommes à la pointe de l'extrême sud de Madagascar<
C'est aussi le royaume de la tortue radiée "radiata" ou "Sokatra" malgache. On en dénombre pas moins de 3000 au kilomètre carré ! C’est un élément clé pour la survie de la flore locale. En se nourrissant de plantes, elle ajoute des éléments nutritifs essentiels aux sols stériles et favorise la germination des graines. Malheureusement elle devient un élément de plus en plus rare de l'écosystème à cause du braconnage.
C'est dans la réserve spéciale de Cap Sainte Marie (1750 ha) que l'on a retrouvé des restes de l'oiseau éléphant, un oiseau mythique d'une hauteur de 3 mètres et dont la femelle pondait un oeuf pouvant contenir jusqu'à 8 litres de volume. On peut encore retrouver des oeufs entiers ou reconstitués orner les salons de riches résidents sur l'ensemble de l'île. L'oiseau éléphant aurait vécu dans le Sud de Madagascar il y a 700 ans et aurait été exterminé par l'homme.
Pendant longtemps, et d'après les calculs de navigateurs portugais, Betanty a été considéré comme le village le plus au Sud de Madagascar. Calculs avérés faux ultérieurement, cette distinction a été attribuée à Cap Sainte Marie. En compensation, Betanty a été surnommé "Faux Cap". Il n'en est pas moins un très beau village de pêcheurs et un lagon protégé par une barrière rocheuse.
Texte et photos Pierre-Yves Babelon